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Nogaro 2008

 

BIENVENUE CHEZ LES CH'Tés ! De la n° 67
aux 6H de Nogaro 2008

Le point d'un pilote (Miche) avec " un p'tit trou dans sa mémoire ! "

JEUDI : Arrivée jeudi soir sans encombre avec mon vieux complice Jack, sur le paddock de Nogaro. Pas de copilote (Didier Boulay), puisqu'il est resté chez son frangin à Pau pour cause d'anniversaire obligatoire !! Accueil donc cordial et apéritique à la tente du team Anjou ou l'ami Jeff nous promet vengeance et réparation de l'affront commis envers lui par mes soins lors des derniers tours des 6h 2007 : cette année nous lutterons à armes égales (848 contre RSV Factory)… Par pure précaution, Jeff tasse nos Whiskies, pour améliorer notre concentration de demain !..
VENDREDI : Didier arrive à 10h 30 passés et nous décidons in extremis d'envoyer de suite une série d'essais libres à partager. Bonne idée, le temps de descendre la bécane, prendre un ticket, j'enfile le cuir et c'est parti pour chacun un petit tour au frais, avec le braquet de Carole, mais tant pis : on coupe dans la ligne droite pour éviter la rupture et on sort un ptit 1'46. Ca sera tout pour aujourd'hui, juste le braquet à changer en attendant les qualifs, faut bien que Jack travaille !
Le reste de la journée se passera à monter le barnum, accueillir le reste de la troupe et consoler les copains qui ont choisi de rouler en 848 (la 6 et la 13…) ! Le soir tout le monde est là, Bif, en pleine forme et qui nous obtient toujours les meilleures pièces…de viande, Adolfo toujours pris par le doute concernant son autorité de team manager…
Nous optons pour une provisoire réconciliation avec le team Anjou (FEU !), en tapant le bœuf avec Jeff, Christine sa chanteuse, Jack et ma pomme, jusqu'à ce que la sécurité du circuit nous intime gentiment l'ordre d'aller se coucher après nous avoir demandé de baisser le volume (pas facile sur la batterie !)…
SAMEDI : La journée s'annonce très chaude !! Une bonne suée pour commencer la matinée avec les qualifs. Pas d'affolement chez les Didiers qui se chauffent doucement sur la bonne Aprilia. Je suis mandaté pour la place sur la grille, et encore est-elle moins importante que celle du barbecue, car la course dure 6H…
D'ailleurs, avec le bon braquet et une bonne attaque, …je n'améliore pas !: 1'46 et 31e place au départ. NO STRESS !
L'après-midi sera consacré à admirer, après montage de plaquettes neuves sur la brêle, par une chaleur torride, la moto n°49, enfin surtout notre voisine Christine, et son jeune copilote Damien, qui sur une bonne 750 ssie vont simplement prendre le temps de prendre leurs marques pour remonter du fond de grille jusqu'à une magnifique 20e place à l'arrivée des 4 Heures! Tous les mecs des 6h commencent à rire jaune chez nous, il ne sera pas facile de faire aussi bien…
Bref, difficile d'éviter d'arroser tout ça, encore une grande tablée pour une longue soirée empreintes d'histoires grasses, d'anecdotes et (surtout) de mauvaise foi. Pas encore tombé sur la tête, je commence déjà à perdre la boule : l'apéro et le nouveau bœuf avec Jeff ont pris tellement de place que j'ai oublié que nous n'avons pas encore dîné. A table, piano sur l'alcool et au lit.
DIMANCHE : Réveillé à 6 H, la tension monte, même si tout va bien. J'ai déjà effectué 2 ou 3 départs dans mon plumard et j'ai les jambes en coton !! Douche, rangement, petit déj, et on prépare le matos pour s'installer au mieux dans les stands. Mais d'abord, faut y aller, c'est le Warm-up, et on a un cul (pardon) d'enfer, le ciel est gris, il fait bon, le panard ! Didier B part en premier, tout va bien, il me ramène la moto avec les pneus chauds juste au poil ! Je pars pour qques tours décontractés, je me fais plaisir, et rentre hilare avec un chrono d' 1'45, c'est bien Noël !
Cette fois, boulot, installation du stand, dernière opération sur la moto : montage d'une paire de roues en pneus neufs et qui seront rôdés pendant les 2 tours de formation, ils doivent tenir les 6 H… Jack est en plein boum, petits problèmes d'entraxes et d'entretoises, les roues d'occase, n'ont pas encore été montées. Finalement tout rentre dans l'ordre. Je me prépare, 3 fois aux chiottes, boisson isotonique, banane, fruits secs, 2mn allongé, coup de fil à Sylvie. Bon
cette fois ça klaxonne, je m'habille dare-dare avec le palpitant à 140 comme un âne bâté, empêtré pour mettre le coton dans la chaussette, je bois un dernier coup, je m'attache et je rejoins à toute blingue la grille de départ en faisant celui qui n'est pas vraiment pressé !!

LA COURSE :

Motos en épi, dernier échange avec Adolfo qui tient la meule par le dosseret, je m'installe et démarre tranquillement au signal pour les 2 tours de chauffe. Mais que se passe-t-il ? A la première prise de freins, l'avant vibre, 2e essai, pareil, et la moto est moins maniable. Bout de ligne droite, ça va se mettre en place, que dalle ! Le carénage se secoue comme un perdu, mon mental plonge en chute libre. Il est trop tard pour faire quelque chose, il faudra rouler au moins un peu avant de rentrer, 2 changements de roue pour rien c'est déjà la cata au classement ! J'arrive en rage, me remets en épi, je crie ce que je sais à Adolfo qui envoie tout de suite les consignes à Jacques pour faire face. Il me dit de partir sans prendre de risques, on me fera rentrer après… Même pas le temps de flipper qu'il est temps d'aller de l'autre côté de la piste jouer les Ben Johnson.
DEPART : Je pars comme un automate et démarre un peu la mort dans l'âme sans chercher l'embrouille. Je laisse passer quelques fusées mieux équipées en freins, et passé le premier demi tour, maintenant aux fins fonds du classement (38, 40 ?) je fais le point : la moto marche (toujours) bien, elle tient le pavé, reste à calmer les freins qui ont la danse de St Guy.
Hors donc je m'applique, " élève un peu lent mais appliqué " lisais-je sur mes très anciens bulletins scolaires ! Depuis, je m'applique, à aller plus vite, en outre même si je n'ai pas d'ascendant fox terrier, bien que mon père en ait eu un, je ne lâche pas le morceau. Je prends rapidement 1 tour par les premiers ce qui m'éclaire sur ma situation !! Petit à petit, je m'adapte, je coupe les gaz plus tôt et freine plus tard, moins longtemps, pour compenser. Enfin j'oublie un peu, ou alors ça vibre moins.
En début de ligne droite, j'aperçois un gros paquet de motos à l'autre bout, au tour suivant j'ai approché d'une demi ligne droite, celui d'après enfin les affaires reprennent. Je me fais plaisir, sans bousculer la mécanique, je prépare mes dépassements, et je remonte les collègues, un par un. Je ne sais plus évaluer combien a duré ce moment mais c'était aussi parfait qu'inattendu, je n'ai pas fait d'effort pour regarder le panneautage lointain, je ne me souviens pas avoir fatigué. J'avais juste la bonne sensation d'avoir remonté un bon paquet de places et que je pourrais accomplir un relais quasi complet, j 'envisageais tout juste la rentrée aux stands pensant avoir roulé 35 mn au plus. (On m'apprendra plus tard que je roulais dans les 1'44 remontant sur la 22e place à 50mn !)
INTERLUDE (12h10 environ ?): C'est alors que je me retrouve allongé dans une civière, groggy, avec au dessus quelqu'un qui me questionne gentiment. J'entends les motos tourner, tout va bien, mais où je suis, pourquoi ? Va savoir ! Vraiment par déduction, je suppose que j'en ai pris une bonne, où ? Pourquoi, on verra plus tard ! Matelas coquille, camion de pompiers, centre de soins, je vais peut-être me réveiller ? Rien du tout, je sens ma clavicule gauche cassée, j'ai la gerbe, Adolfo arrive consterné, maintenant ils veulent découper mon cuir tout neuf, je négocie (à peine !) pour qu'ils suivent les coutures. Et on me demande mes papiers, je le crois pas ! J'arrive à expliquer où les trouver mais j'ai oublié de demander mon portable !!!.... Adolfo revient avec carte d'identité et carte vitale au nom si bien choisi. Le temps s'accélère, on est pressé, tout le monde dehors, je me retrouve en slip (propre de ce matin) avec mes 2 papiers dans le fourgon de pompiers avec une minerve, une perfusion, en route pour l'Hôpital d'Auch, pour cause d'absence d'hélico !
VOYAGE à AUCH : Après je vous jure que le temps s'est ralenti. Longue route à gerber, avec arrêt rencontre avec le SAMU venu à notre rencontre. Grand merci à toute la chaîne de ceux qui sont intervenus, commissaires, pompiers, médecins, efficaces et patients…Après une petite éternité, suffisante pour me remettre les idées en place et avoir une idée de l'ensemble de la situation, j'ai pu à nouveau attendre, mais dans le calme des urgences (arrivée 14h24) : radios, diagnostic rapide (Clavicule G, et 3e Côte G fracturées), pose d'anneaux sanglés (pour la clavicule, pas pour me retenir !). Scanner cérébral à 18h30, cerveau pas mieux qu'avant mais pas pire !
Bon pour le service et sortie vers 20h. Bien entendu, de grands moments de solitude, le temps d'obtenir par allers retours téléphonique au circuit, l'assurance que Jack puisse venir me chercher au plus vite ! La gêne d'annoncer à la famille que l'incurable des 2 roues est allé à la faute, mais que ce n'est pas grave …
20h00 : YES !! Jack est là, il me raconte qu'Adolfo était dans tous ses états, qu'il se sentait responsable, qu'il a un peu craqué, qu'attends je reviens... Faut dire que je suis toujours en slip et chaussettes. Jack revient avec une chemise rouge pétant : Adolfo nous a offert à tous 2 une chemise rouge DCF,'il est rentré chez lui, le con il travaille demain. Je suis très ému. Nous sommes dehors, le camion roule vers Nogaro, je comprends maintenant pourquoi j'ai trouvé la route si longue à l'aller, même dans le coaltar. Je tente de refaire le film avec Jack, plusieurs fois, pour reconstituer la partie manquante, mais y manque une pièce que j'ai du perdre en tombant sur la tête… j'ai mis le coup de gaz en trop en sortant de l'escargot avant le gauche, un flash flou me remonte, la moto qui part je me lève et…rien !…J'apprends avec stupeur et soulagement que la 67 n'avait presque rien, que Jack et l'équipe ont remonté en 2 temps 3 mouvements un bracelet et un levier d'embrayage, qu'il ont du attendre l'autorisation de repartir même hors classement du PC médical et que Didier et Bif ont fini la course ! C'est ça la classe des seigneurs(ou des seniors !?) ! Et bientôt on arrive au paddock.
LE RETOUR :
Là c'est le délire, la joie de retrouver les copains comme si ça faisait 3 mois, échange de mots de regards qui en disent long. Et Jeff qui a ressorti les instruments, je me retrouve obligé de commencer immédiatement la rééducation, Jack me pose la Strat sur les genoux et ça marche, tout le monde peut relâcher ses nerfs. Merci, merci les gars d'être là ! Jeff m'emmène saluer Véro la Présidente pour rassurer et remercier tout le monde et nous passons une dernière soirée ou chacun semble apprécier la chance d'être là ensemble et moi de m'en tirer à si bon compte…
Alors merci Didier, Bif, Jack, Gamin, Adolfo, Thierry, sa femme, Jeff, Christine, GG, Sylvain, Pascal, JR, Jérôme, Rémy, et tous ceux que j'oublie car j'ai plus toute ma tête !!
J'essayerai de faire mieux la prochaine fois mais ça ne sera sans doute pas sur la moto le 31 août prochain, Wait and see…
Michel